lundi 16 janvier 2006

La fuite des noms ... la fuite des images ...

Après la fuite des cerveaux comme Johnny en Belgique ... on ne rigole pas s'il vous plait ... j'ai remarqué la fuite des noms dans les médias.
Alors que certains journalistes sont capables de jeter en pâture des hommes politiques, de les trainer dans la boue en mettant en avant des témoignages bidons de folles masquées, d'autes journalistes, ou peut-être les mêmes, sont capables d'oubli.

La fuite des noms : Paris Dakar, deux mômes africains tués par des voitures du Paris Dakar. Comment s'appelaient-ils ?
Et qui les a renversé ?
On a vu la motarde qui s'est cassé le bassin en tombant en ayant évité un môme.
A chaque mort d'un motard sur le Dakar on a droit aux images du mec étalé par terre et de sa moto déchiquetée quelques mètres plus loin, on a droit aux larmes des autres participants, on a droit à la voix du présentateur qui vibre ...
Mais quand un môme africain meurt sur le Dakar, on n'a pas droit aux images de cet enfant mort au bord de la route, on n'a pas les larmes de sa famille, de tout un village...
Je ne veux pas de l'image à tout prix, car je n'ai pas envie de voir un enfant mort, mais dans notre société de l'image, ce qui n'apparait pas dans un écran de télévision n'existe pas. Si l'on ne voit pas cet enfant, c'est un peu comme s'il n'était pas mort. Pas d'image, pas de trace. Quand on cherchera des images d'archives dans 10 ans pour montrer "l'aventure du Dakar", on ne pourra pas montrer les images de ces mômes morts dans le terrain de jeu de ces européens, morts dans leur terrain de vie. On ne verra que Ludivine Puy qui a évité un môme, que cette moto de Caldecott qui nous a quitté...


Oui on peut trouver les noms de ces deux enfants si on cherche un peu sur le net. Sur les "grands médias" je ne les ai personnellement pas entendu.
J'ai en revanche entendu Luc Alfand à Stade 2 dire "cela ne gâchera pas mon plaisir" au sujet de ces morts sur le Dakar.
J'ai malheureusement vu un jour un môme se faire renverser devant moi par une voiture, en plein centre ville. Cette image me hante encore après plusieurs années.
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